Un fossile littéraire celte, écrit par des moines au 12e siècle, raconté aujourd'hui
Le spectacle Razzia partage un récit épique d'Irlande considéré comme le plus grand fossile littéraire de culture celte. Il nous renseigne aussi sur l'époque médiévale durant laquelle les moines Irlandais ont fixé ces récits par écrit.
Il a fait l'objet d'une adaptation en narration et musique par l'artiste Guillaume LOUIS, de la Cie PHILODART, en compagnonage au sein de l'atelier Farenheit 451 de Bruno de la Salle, entre 2015 et 2018. Le travail de scénographie et mise en scène courant 2019 a donné lieu à de premières représentations début 2020.
Les restrictions sanitaires ayant empêché la diffusion de ce spectacle, il a semblé important de le faire vivre autrement. Il a alors fait l'objet d'une captation dans des lieux de patrimoine de Lorraine durant l'année 2021: Musées, lieux de mémoire, sites archéologiques... choisis pour le dialogue symbolique qu'ils pouvaient induire avec chaque chant, chaque épisode de cette épopée.
C'est donc aujourd'hui un spectacle seul en scène, qui a une vie parallèle en vidéo. Ces deux formes font l'objet d'un travail de diffusion distinct.
Ce grand récit raconte la chute de la civilisation celte, due à une guerre injuste déclanchée par l'ambition d'une reine. C'est une lamentation dénonçant les travers humains qui ont conduit à ce désastre. C'est une célébration des valeurs chevaleresques qui lui ont survécu.
Le jeune demi-dieu Cucchulainn, équivalent d'Achille dans le cycle de la branche rouge d'Ulster, y tient la place d'un pilier de résistance, tant par ses prouesses guerrières que par sa droiture. Il se dresse seul face à une armée entière. A la tête de cette armée se tient la reine Mève. Elle convoite un puissant taureau de la province d'Ulster: elle désire l'opposer à celui de son mari, et ce duel décidera de qui a le plus de valeur dans ce couple.
Derrière la matière celte, il y a des moines qui écrivent, autorisés à fixer cette matière orale antique, à condition qu'elle légitime la civilisation chrétienne. Alors les défauts sont souvent plaqués sur des personnages déraisonnables, rabelaisiens. Mais la courtoisie et la fraternité résistent et survivent au grand désastre.
Création
Interprète et porteur de ce projet de spectacle depuis 2015. Après être tombé amoureux de la Razzia des vaches de Cooley, il a pris 3 ans pour en réaliser l'adaptation écrite puis les compositions musicales, avec un compagnonage auprès de l'atelier F.451. Sa parole improvisée et sa plume de chansonnier y a découvert un nouveau terrain de jeu: la narration en métrique.
Regard mise en scène
Ayant déjà fréquenté l'atelier F.451 pour faire vivre des textes patrimoniaux d'asie, et ayant une solide culture théâtrale, Guillaume a souhaité développer la scénographie et la mise en scène de son spectacle avec cette conteuse qui avait déjà vécu ce même cheminement, et pouvait porter une vision permettant à ce spectacle de s'épanouir sur dans l'espace du théâtre.
compagnonnage écriture
Il crée en 1981 le CLIO, Centre de Littérature Orale, pour y rassembler les moyens de recherche et d’apprentissage de l’art du Récit et de l’Epopée qu’il considère comme le modèle d’excellence littéraire. En 1991, il crée l’atelier Fahrenheit 451 dans le but d’offrir aux nouveaux conteurs la possibilité d’acquérir des outils comparables à ceux dont disposaient leurs ancêtres.
Citole et Lyre: Benjamin MARGOTTON
Tambour Mélodique: Guillaume TOUTAIN
Photos, vidéos: Violette MARTIN, ARTSCOPIA
Ce spectacle, produit par le Chardon Débonnaire, a bénéficié du soutien de:
La plus vieille maison du conte de France, sur Vendôme, désormais fermée, en parallèle d'un compagnonage à l'écriture avec Bruno de la Salle (atelier F. 451), la salle du perce-oreille et le festival EPOS ont accueilli les premières lectures.
Centre culturel de Paris consacré aux danses et cultures orales du monde, tenu par Milena Savlini et Isabelle Anna. Le lieu a accueilli une semaine de résidence de création et a programmé les premières de ce spectacle.
Cette salle de la MJC Bazin, conçu et animée par Rémy Grosset et Susanna de Oliveira, a également accueilli quelques répétitions, ainsi qu'un temps de conception technique en lumières, et un temps de captation vidéo.